Château de Gençay
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    Emplacement

    Gençay, un emplacement stratégique :

    • géographiquement à la limite de deux provinces : le Poitou et la Marche limousine.
    • géologiquement favorable, avec un sous-sol dont le socle est un plateau calcaire creusé par deux rivières : la Clouère au nord et la Belle à l’ouest.
    • défensivement avantageux, puisque constitué d’une enceinte fortifiée jusqu’à la limite de l’éperon rocheux.

    Frise chronologique

    De la fin du Xe siècle au XIIIe

    Avant la forteresse

    Il existait autrefois dans Gençay un castrum, c’est-à-dire un lieu fortifié, puis une tour (souvent nommée Tour du Montcabré). Les premières mentions remontent à la fin du Xe siècle. Nous ignorons en revanche l’emplacement exact de ces fortifications, détruites avant la construction de la forteresse.

    Photographie : contreforts d’un précédent édifice (XIe siècle)

    18 mai 1152

    Les mariages d’Aliénor d’Aquitaine

    Le divorce entre Aliénor d’Aquitaine et Louis VII est prononcé en mars 1152. La duchesse se remarie la même année à Poitiers avec Henri Plantagenêt. Petit-fils d’Henri Ier, il fait valoir ses droits sur la couronne et devient roi d’Angleterre dès 1154.
    Cette union n’est pas sans conséquences : l’héritage d’Aliénor exacerbe les tensions entre les deux pays.

    Vers 1245-1265

    La forteresse actuelle

    Les seigneurs de Rancon règnent sur un patrimoine important entre le XIe et le XIIIe siècles. Geoffroy IV de Rancon bénéficie de l’aide financière du roi Louis IX pour bâtir l’impressionnante forteresse de Gençay ; en remerciement pour sa fidélité envers la couronne.

    Aux Rancon, succèdent les seigneurs de L’Ile-Bouchard, descendants par mariage de Geoffroy IV.

    1337

    La Guerre de Cent Ans

    Les royaumes France et d’Angleterre s’opposent. La question de l’héritage de la couronne française exacerbe les tensions. La guerre éclate en 1337, tandis qu’Edward III d’Angleterre refuse de reconnaître le couronnement de Philippe VI. Bien qu’entrecoupée par des périodes de paix relative, la guerre ne se termine qu’en 1453.

    1347

    La Peste noire

    La pandémie se propage en Europe jusqu’en 1352 et décime près d’un tiers de la population.

    19 septembre 1356

    La bataille de Nouaillé-Maupertuis

    Edward of Woodstock, dit le Prince Noir, est le fils de d’Edward III d’Angleterre. Il mène les troupes anglaises face à celles de Jean II, dit Jean le Bon, lors d’une grande bataille à proximité de Poitiers. La victoire anglaise marque un véritable tournant dans la guerre. Le roi de France est capturé et passe la nuit dans l’enceinte du château avant d’être envoyé à Londres.

    1372-1375

    L’occupation anglaise

    Suite à la défaite française de 1356, les Anglais prennent possession de Gençay. En 1372, le roi Charles V demande au chevalier Du Guesclin de reconquérir le Poitou. Le siège de Gençay dure plus de deux ans.
    Le frère du roi, Jean de Berry, finance cette reconquête. Il devient par la suite comte du Poitou et donc seigneur de Gençay.

    Illustration extraite des Très Riches Heures du duc de Berry

    De 1427 à 1655

    Les seigneurs de la Trémoille

    Après avoir appartenu à Jean de Berry et Charles V (1356 à 1425), Gençay devient la seigneurie de la famille Trémoille, puis celle de la famille Bueil.

    1453

    Fin de la Guerre de Cent Ans

    Au cours du XVIIe siècle

    L’installation d’une terrasse d’artillerie

    L’une des tours du châtelet est normalement démolie pour y installer une terrasse d’artillerie. Toutefois, les fouilles archéologiques ne peuvent pas l’attester.

    Du XVIIe au XIXe siècles

    Les seigneurs de Gençay se succèdent

    Les comtes de la Roche (les Brilhac de Nouzières, les de Créqui, etc.) de 1655 à 1814 (épisode des biens nationaux excepté). En 1814, le château entre dans le domaine privé.

    Début XIXe siècle

    Une évasion spéctaculaire

    À la fin du XVIIIe siècle, la municipalité de Gençay peine à trouver des locaux pour l’école et la gendarmerie. En 1794, alors que le château a été confisqué comme bien national, la tour du moulin est proposée comme prison. La commune fait des travaux d’aménagement – plancher, portes, serrures – et achète une petite maison en dessous pour loger le gardien.
    Parmi les détenus qui passent dans cette prison, trois ont marqué les esprits. Condamnés à des peines de travaux forcés à Guéret, ils transitent par Gençay pour rejoindre Poitiers. Arrivés le 1er juin 1815, ils s’évadent le 4 de la tour du moulin. Ils ont descellé deux pierres d’une archère, fabriqué une corde de fortune et dégringolé la muraille.

    Autour des années 1830-1850

    Une carrière de pierres

    Les pierres du château sont extraites par ses propriétaires et les locaux. Elles sont réutilisées pour construire bâtiments et routes. La courtine Nord en témoigne : il s’agit de la partie la plus abîmée.

    1840

    Classé Monument Historique par Prosper Mérimée

    Depuis les années 1960

    Restauration

    Le château reprend vie à la fin des années 1960. De grands travaux de consolidation et des sessions de fouilles archéologiques se mettent en place.